En financement automobile, on entend souvent parler de la fameuse « balloune », mais de quoi s’agit-il au juste ?
La « balloune » est l’expression populaire qui désigne une « équité négative » en terme comptable. La balloune est un phénomène assez simple à comprendre: c’est la différence entre le montant qu’il me reste à payer sur mon prêt automobile et la valeur marchande de mon véhicule au moment de l’échange chez le concessionnaire.
Voici un exemple : je décide de changer ma compacte pour une intermédiaire car la famille s’agrandit. Il me reste encore 8 000 $ à payer sur mon prêt auto, mais l’auto ne vaut que 6000 $. J’ai donc une « balloune » de 2000 $. Ce montant sera inclus dans le financement de mon nouveau véhicule et gonflera mon prêt auto.
Comment éviter cette balloune ? Dans mon exemple, la balloune de 2000 $ n’est pas excessive et en vendant ma voiture moi-même, surtout si elle est impeccable, je pourrais obtenir 20 % à 30 % de plus, et ainsi régler mon prêt en totalité.
La balloune est un phénomène fréquent et un argument de vente pour les concessionnaires. Pour garder mes paiements bas, le conseiller aux ventes va me proposer d’étaler mon financement sur une très longue période (84 mois ou plus) afin que je puisse acquérir un véhicule plus spacieux. Le problème, c’est que je vais avoir un solde énorme sur mon prêt lorsque viendra le temps de changer ce véhicule, et une plus grosse balloune sera à financer via le prochain prêt. C’est avec des décisions comme celle-là que l’on s’enlise et se retrouve surendetté.
Idéalement, il faut faire coïncider la valeur du véhicule avec l’échéance de son financement ou mieux, devancer cette échéance afin de se retrouver en équité positive (le véhicule vaut plus que le solde du prêt). Un véhicule étant un bien indispensable en région, il faut bien évaluer les coûts associés à cet achat pour ne pas se gonfler une dangereuse balloune.
Le financement de la « balloune » est-il légal ?
Le financement de la balloune est une pratique controversée, mais légale selon l’Office de la protection du consommateur. Un marchand qui te propose de financer ta dette sur un nouveau prêt doit cependant t’informer des implications de ce refinancement en vertu de l’article 148 de la Loi sur la protection des consommateurs.
Le savais-tu ? Plus de la moitié des prêts automobiles ont une durée de 84 mois ou plus, selon les statistiques compilées par J.D. Power en 2019. Aujourd’hui, environ le tiers des transactions avec un échange de véhicule comporte une « balloune », proportion qui s’est accrue de plus de 50 % depuis une décennie, toujours selon J.D. Power.